Press release

03/2021

La Loterie peut rouvrir, pas les agences de paris. Scandaleux !

Covid oblige, les boutiques de paris sont fermées. Ce qui met le secteur privé en colère. Par contre, les centres provinciaux, les “Lotery Shops”, de la Loterie Nationale ont rouvert chaque fois que, depuis le début de la crise, les commerces ont pu le faire. Et là, c’est l’incrédulité et le sentiment d’iniquité qui envahissent les opérateurs privés. “Je veux qu’on rouvre nos boutiques” , réclame Yannik Bellefroid, président de l’Union professionnelle des agences de paris et CEO de Ladbrokes. “On ne joue pas à jeu égal. Le gouvernement n’applique pas au service public ce qu’il refuse au privé.”

En outre, Yannik Bellefroid pointe un danger planant sur les joueurs : “Une des missions de l’État est de les protéger. Or, quand on ferme les opérateurs légaux, ils se tournent vers les sites de paris illégaux. Le gouvernement sponsorise l’économie au noir. Aujourd’hui, on arrive à fermer les comptes Twitter de Trump mais l’État belge ne parvient pas à limiter les activités de paris illégales.”

Unibet, Ladbrokes, Bingoal, Ardent Circus, Napoléon Games, pour ne donner que quelques exemples, boivent la tasse : “Je crains pour nos commissionnaires indépendants. Les agences de paris mais aussi les cafés, les casinos. Les aides régionales ne suffisent pas.”

Le secteur craint aussi pour ses licences…

De fait, un opérateur légal de paris doit être solide pour assurer les gains des joueurs. Il doit donc être en mesure de prouver un ratio de solvabilité. En gros, ce ratio est calculé en additionnant les fonds propres et les garanties versées à la Commission des jeux de hasard, puis on divise le tout par l’actif total. Ce ratio doit être conservé tout au long de la durée de la licence (9 ans).

Le ratio minimal à atteindre est de 30 % pour les fournisseurs de paris “terrestres”, voire de 40 % pour pouvoir aussi organiser des paris sur internet, ce que les opérateurs ont toujours pu faire durant la crise. “Or, le Covid a fait fondre les revenus notamment en raison de la fermeture des agences de paris durant de nombreux mois” , a souligné le député Benoît Piedbœuf (MR) .

En cas de non-respect du critère, un dossier est ouvert à la Commission. Une sanction peut entraîner le retrait pur et simple de la licence.

“Pour 2020, voire 2021 selon la durée de la crise, il sera bien évidemment tenu compte de la situation, un cas de force majeure, qui appelle à une certaine flexibilité et tolérance” , a commenté le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne. “Cependant, pour éviter des abus, un point d’attention sera porté aux sociétés qui ont malgré tout versé des dividendes aux actionnaires. L’expérience montre qu’il s’agit plus généralement de sociétés étrangères.”

“C’est de la langue de bois", réagit Yannik Bellefroid. Le ministre rassure puis menace. "Chez Ladbrokes, notre structure est solide, internationale. Mais pour les petites agences, la menace plane.”

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