Press release

08/2022

Infirme et… pilote aux 24 h de Spa: Nigel Bailly, soutenu par ses amis de Soignies

Alors que le bas de son corps est paralysé, Nigel s'est bagarré contre la force centrifuge, actionnant son bolide par la seule force de ses bras.

Sa récente performance aux 24h de Spa, il la doit aussi au soutien de deux Sonégiens…

Focus sur Nigel Bailly, l'un des pilotes les plus médiatisés des dernières 24h de Spa-Francorchamps qui ont eu lieu ce week-end. Avec ses coéquipiers valides, ce sportif domicilié à Trazegnies a relevé un incroyable défi en participant à la course mythique et ce, malgré son infirmité.

Paraplégique depuis un accident de motocross survenu à l'âge de ses 14 ans, Nigel n'a pourtant jamais renoncé en ses rêves. Il avait déjà participé aux 24h du Mans. Samedi, il a osé Spa-Francorchamps.

Un rêve qui a pu démarrer grâce à son ami Christophe De Coninck, originaire de Soignies, qui est lui aussi cloué sur un fauteuil roulant.

« Je suis moi-même un passionné de sports automobiles » nous confie Christophe, 38 ans, privé de l'usage de ses jambes depuis une naissance prématurée qui s'est mal passée. « La volonté de Nigel me stupéfie. Je l'admire comme jamais. Au fil du temps, nous sommes devenus proches. Lorsque j'ai appris qu'il rêvait de participer en tant que pilote aux 24 h de Spa, je lui ai dit que je connaissais quelqu'un qui pourrait l'aider à réaliser son rêve ».

Grâce à la Ladbrokes Foundation

Et ce quelqu'un, c'est Jean-François Lenvain, que Christophe connaît depuis les bancs du collège Saint-Vincent de Soignies. Depuis 20 ans, les deux hommes sont profondément liés grâce à l'ASBL « Tous à bord » créée par Jean-François et qui multiplie les activités et exploits sportifs mêlant valides et non valides. « Du coup, je savais que cette rencontre entre Nigel et Jean-François serait fructueuse ».

Jean-François Lenvain est notamment chargé par la Ladbrokes Foundation d'animer le super projet « One + One Give and Take ». Un concept qui allie l'exploit sportif à la dimension humaine.

Coûteux et élitiste, le sport automobile exige sponsor et budget conséquents. Mais la fondation est à la recherche de sportifs emblématiques pour lesquels elle accepte de mettre les moyens…

Une volonté phénoménale 

Lorsqu'il rencontre Nigel, un peu avant la crise du Covid, Jean-François comprend tout de suite à quel point la volonté du sportif handicapé est phénoménale. Il lui propose, avec l'aide de Ladbrokes, de permettre à une série de personnes en situation de handicap, de s'inspirer de son parcours de vie en vivant de l'intérieur et à ses côtés son incroyable défi des 24 heures. Et ceci, en prenant place à bord d'une Bentley transformée en véritable œuvre d'art par le célèbre artiste contemporain Jean Boghossian (l'un des rares au monde à appliquer du feu et de la fumée sur ses œuvres). Le but est ensuite de mettre la voiture aux enchères. Ceci, au profit de l'ASCTR (L'Association Sportive du Centre Traumatologie Réadaptation) qui accompagne les personnes en revalidation suite à des accidents de la vie.

Ce samedi, Christophe De Coninck figurait donc parmi les invités privilégiés de Nigel. « Inoubliable ! » commente-t-il. « Je suis un passionné de foot. Mon idole, c'est Cristiano Ronaldo. Mais le sport automobile me renvoie à mes rêves les plus fous. La vitesse, le vrombissement des moteurs, la décharge d'adrénaline que l'on ressent à fréquenter les paddocks… C'était tout simplement dingue. Avec d'autres invités porteurs eux aussi d'un handicap, nous étions en outre à même de mesurer la performance incroyable de Nigel. Toute la course reposait sur son tronc et ses bras. C'est une épreuve physique difficilement imaginable. Et puis, il y a l'extraction lors du changement de pilote avec ses coéquipiers valides. S'extirper du véhicule lorsque l'on est paraplégique, c'est encore une épreuve supplémentaire ».

Le message amer de Christophe

Malheureusement, un ennui technique va empêcher la voiture d'aller jusqu'au bout. « Cela n'enlève rien à la valeur de l'exploit » conclut Christophe. « Le cadeau que me fait Nigel, c'est celui d'un rêve qui devient réalité. Humainement et moralement, c'est inestimable ».

Parce que nous n'imaginons même pas la force de volonté qu'il faut avoir, ne fût-ce que pour vivre le handicap au jour le jour. « Oui, la douleur est une compagne quotidienne », admet Christophe lorsque nous lui posons la question. « Je continue à devoir subir des opérations et il y a des périodes lors desquelles la souffrance me cloue au lit, en position fœtale. Je peux imaginer ce que Nigel surmonte en poursuivant un sport de haut niveau ».

Christophe en profite pour lancer un message empreint d'amertume, celui-là : « les personnes atteintes d'un handicap doivent se battre, se démener pour faire valoir ne fût-ce que leurs droits les plus élémentaires. Et je ne parle même pas des héros comme Nigel . Mais l'inverse est très rarement vrai. La société ne vient que rarement à la rencontre de nos besoins. Alors que le handicap pend au nez de tout le monde. Un accident ou les années qui passent peuvent clouer n'importe qui dans un fauteuil roulant. Se préoccuper des autres, c'est aussi penser à soi. Mais cela, les gens ne veulent pas le voir ».

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