Dès 19h, la file occupe tout le tunnel de la station de métro Botanique. “Chaque jour, du 1er novembre au 30 avril, on accueille environ 200 personnes par jour. On ne trie pas, on ne demande pas d’où les gens viennent : tu as faim, tu viens”, explique une responsable de l’opération Thermos. Ce mercredi, outre des repas chauds, ce sont des couvertures, des gants, des brosses à dents qui sont distribuées… et des croustillons.

L’emblématique forain, Patrick de Corte, a amené de son chalet du marché de Noël un demi-millier de beignets dans des vastes boîtes thermiques. “Je l’ai déjà fait. Si je peux apporter mon aide et un peu de plaisir à l’approche des fêtes. On pourrait tous un jour être dans le besoin.”

Chaque jour, une association ou entreprise, comme la Stib en premier chef, livre le plat de résistance. Ce mercredi, le couscous est offert par la fondation Ladbrokes. Ce mercredi soir, dans la station Botanique, Carole Bam, la coach des Belgian Cheetahs, a répondu à l’appel et distribue les repas. “Je viens avec grand plaisir, comme d’autres. Beaucoup de sportifs ont un grand cœur, ne sont pas tous nés avec une cuillère en argent et veulent donner à leur tour.”

Selon l’organisation, le nombre de personnes dans le besoin continue de croître. “On accueille des migrants, des personnes au chômage, des pensionnés à la pension insuffisante, etc. Le pouvoir d’achat diminue et ça se ressent”, explique Joëlle, bénévole depuis cinq ans.

Dans la longue file, on retrouve celle qu’on surnomme Titi. À 73 ans, elle vient tous les jours des Marolles jusqu’à la station souterraine sous la petite ceinture en compagnie de son chien Diana. “Je vais aussi aux restaurants sociaux, à Nativitas… Heureusement qu’ils organisent ça. Sans quoi, je ne sais pas ce que je mangerai.”

Trente ans plus jeune que Yiti, dans la même file, Michael : “Les temps sont difficiles, manger tous les jours devient compliqué”, soupire l’Anderlechtois sans emploi. “Je les remercie tous les jours.”

Des remerciements qui vont droit au cœur de la team Thermos, composée presque exclusivement de bénévoles. “On a toujours besoin de dons et de bras. Cette année plus que les autres”, commente Joëlle, membre de l’organisation Thermos.